La finition de l’acier, notamment en coutellerie, est un grand défi pour les débutant·es. Sur le papier, c’est assez simple, et pourtant les premiers résultats sont généralement décevants. Voici mes quelques conseils pour éviter la frustration d’un long travail qui aboutit sur un résultat médiocre.

Notez que ces conseils s’appliquent aussi en grande partie aux métaux en général…

Pourquoi poncer l’acier ?

A l’instar du bois, une fois la forme générale de l’objet obtenue, on va chercher à améliorer l’aspect de l’acier. Cela peut être une lame de couteau, par exemple, mais peu importe : on souhaite que la surface soit régulière, agréable au toucher, et pourquoi pas polie, pour reflèter votre aimable trogne.

Conseil n° 1 : prenez votre temps

C’est un peu évident, mais on n’obtient pas un beau résultat en se précipitant. C’est ce qui fait la différence entre l’industrie et l’artisanat. Il n’y a pas de machine pour sortir des pièces parfaites en série, pas de R&D coûteuse, pas d’investisseurs. Mais avec quelques bons outils, du savoir-faire et du temps, on obtient des pièces uniques. C’est inestimable. Au delà de ces considérations philosophiques, on passe à côté de détails importants, quand on va trop vite, et on apprend moins de choses (je trouve).

Conseil n° 2 : soyez grossier

Je ne sais pas si vous aurez la même tentation que moi, mais quand j’ai commencé à attaquer la finition d’une lame de couteau, je me suis mis en tête que pour avoir un rendu “fin”, il fallait vite passer au papier abrasif… fin. C’est une erreur, bien sûr. Quand on ponce du métal, on cherche d’abord à éliminer les rayures les plus profondes. Et c’est long ! Une fois la surface égalisée, même grossièrement, on peut affiner les grains progressivement, ce qui demande des efforts, mais c’est presque une formalité si le travail préliminaire a été sérieux. Pour ma part je traque les gros défauts au grain 120. Ça me semble être un bon équilibre entre efficacité et régularité du ponçage.

Bien dégrossir, c’est important.

Bien dégrossir, c’est important.

Conseil n° 3 : relâchez la pression

Et surtout avant de changer de grain ! Ça vous évitera de rayer profondément la surface par endroits juste avant de passer au grain supérieur -qui est par essence moins efficace. Donc poncez fermement, régulièrement, mais sans forcer. Changez plutôt de papier abrasif régulièrement, surtout pour les abrasifs fins qui s’usent très vite.

Conseil n° 4 : croisez les grains

Ce n’est pas forcément facile avec un backstand mais lorsque vous poncez à la main, n’hésitez à alterner le sens de ponçage d’un grain à l’autre. C’est une bonne manière de révèler les rayures qui ont été “oubliées” au grain précédent. Si elles sont nombreuses ou profondes, et que ça ne se résorbe pas assez vite : revenez au grain précédent jusqu’à ce que vous constatiez des progrès.

Un ponçage toujours dans le même sens, les rayures profondes sont masquées

Un ponçage toujours dans le même sens, les rayures profondes sont masquées

Un ponçage croisé, on révèle mieux les rayures profondes

Un ponçage croisé, on révèle mieux les rayures profondes

Conseil n° 5 : installez-vous bien !

Vous allez passer un temps considérable à poncer, reponcer, corriger, et vous énerver (un peu). Pour éviter les blessures et garder votre dos droit, prenez le temps de vous installer correctement, et ménagez vos articulations.

J’utilise pour ma part un bon tabouret et un étau de précision vraiment solide et pratique : le Proxxon FMZ (environ 50€).

Bon courage !