Je cogite depuis quelques jours pour trouver la bonne approche : comment émailler sans risque une broche, par exemple, sur laquelle on a brasé une épingle ?
Pourquoi ça peut mal tourner
La question est : faut-il émailler d’abord, ou commencer par braser (“souder”) l’épingle ?
Les paramètres physiques sont les suivants :
- la brasure à l’argent fusionne entre 700 et 800°C, grosso modo, en fonction de son type.
- l’émail à chaud fond autour de 800°C (810°C pour l’émail WG Ball que j’utilise)
Il existe donc une certaine probabilité pour qu’un élément brasé puisse bouger lorsqu’on va remettre le bijou au four pour l’émailler.
Le dispositif pour un premier test
J’ai préparé une petite plaque de cuivre simplement poncée (au 180, ou 240), ce qui fera office de dégraissage. C’est suffisant pour ce petit test.
Je compte fixer dessus du fil de cuivre de récupération, simplement poncé lui aussi. Quatre morceaux courbés, à fixer à plat.
C’est un premier test, avec des éléments qui sont bien posés.
Le brasage
Je commence par braser deux fils à la brasure faible (intervalle de fusion : 705-725°C), et deux à la brasure forte (intervalle de fusion : 760-785°C). Nous verrons si cela fait une différence.

à gauche : brasure faible ; à droite : brasure forte
L’émaillage
Je passe ensuite à l’émaillage, avec un contre-émail.

La plaque est émaillée en bleu moyen et gris pâle
Est-ce solide ?
Il s’agit de vérifier ensuite si la brasure a été fragilisée. Procédons à quelques tests.
- l’ensemble résiste bien à plusieurs chutes sur du bois, du carrelage ;
- je ponce ensuite les fils de cuivre à la pierre de carborundum. C’est assez vigoureux, mais rien ne bouge.

Les fils brasés sont poncés à la pierre de carborundum
Conclusion
Dans une configuration où les éléments rajoutés sont bien posés sur la plaque principale, il semble que la brasure (faible ou forte) ne soit pas fragilisée par l’étape ultérieure d’émaillage. Il faudra confirmer que ce protocole est fiable également avec un montage moins stable, avec un clou vertical par exemple.
Il est probable, en tous cas, que la viscosité de l’émail en fusion aide à maintenir les éléments en place. Que se passerait-il si la pièce brasée n’était pas recouverte par l’émail ? C’est l’étape suivante !