S’il y a bien une technique peu documentée et assez discrète sur le web, c’est bien l’émaillage des métaux.

Je me suis lancé récemment, après avoir potassé toutes les sources que j’ai pu dénicher en ligne : vidéos, blogs, articles divers. De nombreuses ressources sont en anglais.

De quoi parle-t-on exactement ?

L’émail

Wikipedia nous dit :

L’émail est une matière fondante, composée de différents minéraux (silice, feldspath, kaolin et oxydes métalliques), laquelle, vitrifiée et plus ou moins opaque (fritte), peut recevoir différentes couleurs et être appliquée à l’aide du feu sur certains ouvrages d’or, d’argent, de cuivre, etc., pour les orner.

On fabrique des émaux de différentes couleurs, en faisant varier les oxydes métalliques utilisés.

Le point de fusion d’un émail varie en fonction de sa destination. Pour l’utilisation sur les métaux, il est plutôt bas, entre 750 et 900 °C environ, pour tenir compte du point de fusion des métaux eux-mêmes (cuivre, or, argent, acier).

L’émail doit avoir un coefficient de dilatation proche de celui de son support, sinon il peut fissurer ou présenter des défauts. C’est malheureusement un problème fréquent, notamment quand on sort de la pratique standard (cuivre, argent, or qui eux répondent bien à ces critères).

Il s’agit le plus souvent d’une poudre de granulométrie variable, qu’on utilise sèche, mélangée à de l’eau, ou pilée et mélangée à une huile pour constituer une peinture.

Il existe de l’émail opaque et transparent. L’émail transparent incolore est parfois désigné par le terme “fondant”.

Point sécurité : l’émail est toxique, même quand il ne contient pas de plomb (ce qui est préférable). Il faut se protéger les yeux, ne pas l’inhaler ni l’utiliser en crème de jour.

Quelles applications ?

On émaille le métal dans différents domaines :

  • la bijouterie
  • la fabrication d’objets de décoration, de vaisselle
  • le mobilier (table émaillée)
  • la décoration d’intérieur (panneau émaillé, revêtements)
  • la signalétique (panneau de rue, enseignes)
  • la création artistique et plastique au sens large, car l’émail est une technique qui favorise les expérimentations

C’est une pratique assez rare a priori, mais on émaille aussi les manches de couteau ! C’est avec cet objectif assez inhabituel que j’ai décidé de réaliser mes premiers tests.

Notez que l’émaillage de grandes surfaces métalliques demande de l’outillage industriel ou en tous cas, plus conséquent. Marie-Hélène Soyer excelle dans ce domaine, vous pouvez admirer quelques-unes de ses réalisations sur son site.

Une plaque émaillée signalant qu'il est interdit de jouer aux boules entre l'hospice et les platanes

Une plaque émaillée d’intérêt public (Marianne Casamance, CC BY-SA 3.0)

Où acheter de l’émail pour métaux ?

Si vous êtes en France :

  • Cookson Clal revend les émaux du fabricant anglais WG Ball (conditionnement 25 grammes seulement, 5 à 10€ selon la couleur).
  • vous pouvez acheter des émaux “Soyer” en direct (par 150g ou 1kg) ou chez Ceradel. Vérifiez les frais de port. Chez Emaux Soyer au moins, ils ne sont pas négligeables.

Autre solution, il est possible de se procurer les émaux et le matériel du fabricant américain Thompson en passant par un importateur danois.

Quelles sont les difficultés principales ?

Je précise au préalable que ces informations ne sont que des conseils vus ailleurs, expérimentés par moi-même… Rien à voir avec un traité d’émaillage, il y a peut-être des erreurs ou des imprécisions : n’hésitez pas à me les signaler.

La déformation du métal

Lorsqu’on émaille des métaux assez mous et en faible épaisseur (bijouterie sur cuivre par exemple), il faut impérativement contre-émailler pour éviter que le support ne se déforme.

Emilie Thibault l’explique très bien : http://www.les-instants-essentiels.fr/contre-emailler-cest-facile/

L’humidité

C’est simple : on ne doit pas mettre une pièce au four s’il reste de l’eau dans l’émail ou sur le support. A 800 °C l’eau bout trèèèès vite, fait des bulles et ruine tout sur son passage. Croyez moi, ça vaut le coup d’attendre que tout soit bien sec.

Le gras

Comme pour toute opération qui implique du métal et de la chaleur, tout gras résiduel brûle et s’oxyde en donnant un résultat médiocre. Quand le métal est nu on peut rattraper le coup mais pour l’émail, c’est plus grave : il s’accroche mal (ou pas) au métal, et tout est à refaire…

Conclusion : on dégraisse à fond la surface avant la pose de l’émail -avec de l’acide acétique saturé de sel par exemple- et on ne met plus ses doigts dessus.

Les différentes techniques

On peut émailler en utilisant des techniques variées : champlevé, cloisonné, grisaille, plique-à-jour… Je réalise mes propres tests mais je n’ai pas assez de recul pour en parler sérieusement pour le moment. Ça viendra !

Où s’informer ?

Cette section sera complétée au fur et à mesure, mais voici déjà quelques liens.

En anglais :

Il y a de nombreuses informations en réalité, mais beaucoup sont superficielles ou partielles. On apprend donc en faisant des erreurs, en testant soi-même, en assemblant des données glanées ici et là. Ou en suivant une formation ! J’essayerai de rassembler des informations à ce sujet également, elles ne sont pas si nombreuses en France.

Bon courage !